Pour le second Café Numérique Bruxelles de 2014, le rendez-vous avait été fixé au Lex pour aborder un thème des plus intéressant : “Le recrutement 2.0”. Sujet de nombreuses discussions et même de fantasmes, nous allons enfin savoir si il suffit d’un Tweet bien placé pour décrocher un poste de CEO dans une multinationale ou si une photo de vous en maillot égarée sur Facebook vous privera à tout jamais d’un poste qui dépasse celui d’équipier chez Mac Do.
#cafenbxl préparation en cours pic.twitter.com/UlsnP2JQ4g — Alexandre Lydia (@filetdemacro) 29 Janvier 2014
L’importance de bien se vendre
Premières oratrices de la soirée, Christelle Letist (@cltst) & Catherine Kohnen (@tgeekwhisperer) pour dresser un rapide portrait du recrutement 2.0. Internet à t-il changé quelque chose dans la manière dont nous postulons / recrutons ? La réponse est claire : Oui. Même si les processus de recrutement en eux même sont encore largement dominés par les méthodes classiques (archaïques ?) comme la simple recherche de mots clés dans les CV, les tests psycho-philosophico intellectuels (« diriez-vous que vous êtes plutôt paresseux ou plutôt tire au flanc ? ») etc. On ne peut ignorer que maintenant tout le monde « google » le nom d’un candidat ou d’une entreprise pour voir ce qu’il ressort, ce qu’il se dit.
Social media & Google made job seekers transparent… AND this site tries same 4 employers! e.g.: http://t.co/JUoSMNCRfC #CafeNBxl — Olaf Deussen (@OlafDeussen) 29 Janvier 2014
Employeurs et employés doivent se vendre et se mettre en scène, on parle de d’Employer Branding, de Personal Branding. Il faut séduire, démontrer son expertise ou sa culture d’entreprise. Sans parler d’égalité, la relation candidat-recruteur s’équilibre un peu. Le candidat doit toujours convaincre l’entreprise mais celle-ci aussi séduire le candidat. Le problème est que bien souvent la marque employeur est gérée par le département Marketing / Communication tandis que le processus de recrutement en lui-même reste aux mains des GRH. Le risque alors est de créer un décalage (trop) important entre la forme et le fond, entre la société qui se présente comme dynamique et différente mais qui continue à sélectionner ses candidats avec des tests de bac à courrier ou des QCM de 25 pages.
Le personal branding c’est du marketing, il y a donc un risque important de décalage entre la forme et le fond #cafenbxl — Geoffrey Laloux (@Synaptic_BE) 29 Janvier 2014
Que ce soit pour les candidats ou les recruteurs, il est important de savoir se vendre et de « packager » son image mais sans que cela ne se fasse au détriment de la personnalité réelle de l’entreprise ou de la personne.
Le bon candidat au bon moment
C’est ensuite au tour de Jérome Pittie (@PittieJ) de prendre la parole pour mettre en perspective le concept de recrutement 2.0 avec quelques chiffres assez interpellant :
- Quand vous recherchez un candidat, seulement 10% des profils relevant sont disponibles à ce moment.
- 10% des chercheurs d’emploi qui postulent via les médias sociaux sont effectivement engagés.
- Mais 44% des chercheurs d’emploi qui utilisent les médias sociaux ne sont jamais contactés
- Moins de 2% des postes vacants en Europe sont pourvus via les médias sociaux
- Un emploi sur 2 est trouvé grâce aux réseaux personnels « dans la vraie vie »
Jérome insiste ensuite sur l’importance de présenter une candidature qui colle avec la place visée et l’entreprise démarchée. En bref, si vous avez un piercing dans le nez et les cheveux rouges, ne perdez pas votre temps à démarcher les banques et si vous postulez pour une entreprise établie au Luxembourg il est plus que probable qu’elle recherche avant tout des profils financiers ou IT plutôt qu’un commercial ou un créatif (surtout avec de l’humour). Dernier conseil : ne pensez pas que tout le monde (entendez les recruteurs) comprenne le jargon spécifique à votre secteur. Evitez donc de vous présenter avec un titre ronflant mais non explicite du genre « Head of NOD »(1) et plutôt que de dire que votre précédant métier consistait à « etre customer facing et à superviser le matching entre les commandes et le processus de fabrication », dites plutôt que vous étiez serveur dans un restaurant.
Amen. RT @Lionelsola: #cafenbxl: « Ciblez le recruteur qui colle à vos attentes et profil; ne bombardez pas » http://t.co/L05leU9vFr — Simon Blackley (@simonblackley) 30 Janvier 2014
(1) Head of Network Operation Department…
Dernier orateur à affronter la foule, Gil Van Den Berghe (@Gberghe ) qui présente sa méthode personnelle pour gérer et développer ses affaires et son réseau Linkedin. Linkedin est un réseau professionnel qui répond à 3 objectifs majeurs : trouver un emploi, trouver un candidat et développer ses affaires. Pour entretenir et faire vivre son réseau il faut appliquer le concept du « Donner – Remercier – Demander » (DDR) qui est un des fondements de toute stratégie de marketing de contenu ou de networking : il faut donner d’abord pour recevoir ensuite.
Triangle magique pour augmenter sa visibilité sur les réseaux sociaux = DDR. Donner, Demander, Remercier. @Gberghe #cafenbxl — Lionel Sola (@Lionelsola) 29 Janvier 2014
Ensuite il faut se concentrer sur le « second niveau » de ses relations, autrement dit: les amis de mes amis. D’abord parce que son importance numéraire est exponentielle (par rapport au 1er cercle) ensuite parce que justement on peut compter sur ses relations du premier niveau pour être introduit dans le second niveau. Les forums (groupes de discussion) sont également une bonne opportunité pour démontrer son expertise mais à condition de se limiter à 5/10 groupes et de ne pas se contenter de mettre des liens vers des contenus externes. Il faut alimenter les discussions, donner son avis, répondre aux questions etc.
Le dernier point abordé est particulièrement sujet à discussions, il concerne les « règles » à appliquer pour gérer l’expansion de son réseau de relations. Pour Gil il y a deux questions à se poser avant d’accepter ou non une nouvelle relation sur Linkedin : Quel est mon objectif et cette nouvelle relation peut-elle m’aider à atteindre cet objectif ? Si la seconde réponse est négative, il faut (faudrait) rejeter cette nouvelle connexion. Dans la même veine si une relation établie ne correspond plus aux critères il faut être capable de « dégraisser » et de se déconnecter de certaines personnes. Une politique assurément très offensive et utilitariste qu’il n’est pas facile d’adopter (ou d’accepter) dans le contexte Belge mais qui est certainement plus en phase avec l’esprit anglo-saxon des concepteurs du site. Il est vrai que Linkedin est un outil pour faire du business, pas pour faire plaisir aux copains et entretenir une « cours virtuelle » autour de son profil… (Il y a Facebook pour cela).
#cafenbxl à propos de recrutement, TéléSambre cherche un « Directeur du développement » pour sa stratégie numérique. http://t.co/tC4T5wY9Vu — Damien Van Achter (@davanac) 29 Janvier 2014
Si le sujet vous intéresse :
- http://www.zidcard.com/ (Jérome Pittie)
- http://www.easy-way-consulting.be/ (Gil Van Den Berghe)
- Go 2 Next Level (Christelle Letist & Catherine Kohnen) http://g2nlevels.be
- Recrutement et GRH 2.0 http://www.scoop.it/t/recrutement-et-rh-2-0–
- SendingMyCv ou comment postuler façon Jean Claude Dusse.
- L’image de la marque n’est pas l’image de la société.
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